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Les démarches d’investigation

Les démarches d’investigation proposent aux élèves une situation qui déclenche un questionnement auquel ils auront envie de répondre. Lors de la résolution, les élèves seront confrontés à un obstacle nécessitant la mobilisation de connaissances mathématiques. Pour le surmonter, ils réinvestiront leurs connaissances et adopteront une démarche scientifique.

Ces situations ont pour but de motiver les élèves à résoudre des problèmes mathématiques. Ces problèmes combinent le plaisir de la recherche et l’intérêt des mathématiques pour les résoudre. La résolution d’une tâche finale permet de mobiliser les élèves autour d’un but à atteindre et de créer un ancrage pédagogique fort : ce problème deviendra une situation de référence pour le groupe classe.

Les démarches d’investigation modifient l’activité de l’élève par rapport aux situations didactiques habituellement rencontrées en classe : l’élève mène des raisonnements qui vont lui permettre de lier le monde réel avec le monde mathématique. Le rôle de l’enseignant est également modifié : il va apporter une situation déclenchante créant le questionnement des élèves en veillant à donner à l’élève les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs fixés. L’enseignant va guider l’élève dans sa propre démarche sans lui dicter la façon de procéder mais en l’aiguillant pas à pas, partant de ce que veut faire l’élève. Elles peuvent ainsi permettre de relancer une dynamique en classe et de varier les activités des élèves pour mettre en œuvre des compétences et connaissances mathématiques pour résoudre un problème. La méthodologie acquise sur ce type de tâche permet de gagner en autonomie et en efficacité sur l’ensemble des situations proposées aux élèves tout au long de l’année.

Les démarches d’investigation s’articulent autour d’un travail de groupes. La discussion entre élèves lors de leurs recherches permet de développer l’argumentation, la construction de raisonnements et la capacité d’écoute. La nécessité d’utiliser un langage précis est aussi mise en avant lors de l’élaboration de traces écrites qu’elles soient individuelles, en groupe ou en classe entière. Une narration de recherche peut être proposée aux élèves pour aider à structurer leur pensée, garder une trace du processus et valoriser l’erreur.

Les modalités des bilans peuvent êtres multiples : des mises en commun, des corrections, des fausses-copies, des échanges en plénière à l’oral ou encore des affiches à présenter. Comme sur d’autres types de situations didactiques, l’objectif est de présenter la résolution du problème ainsi que les compétences et les savoir-faire mis en jeu. C’est aussi l’occasion de faire, avec les élèves, un bilan sur l’intérêt des mathématiques dans la résolution de ce problème concret afin que l’enseignant définisse cette situation comme une situation de référence.

Les démarches d’investigation créées et analysées au sein du groupe DiTacTic se déclinent en 6 étapes qui viennent de la littérature scientifique (Grangeat). On peut trouver des structures légèrement différentes avec 5 ou 7 étapes mais les grandes lignes restent identiques. Elles permettent à l’enseignant de construire sa séance en anticipant les questions des élèves ainsi que les aides à apporter afin d’y répondre. Dans ce cadre, elles peuvent se substituer à d’autres séances plus classiques qui auraient les mêmes objectifs d’opérationnalisation des connaissances du programme.

Publications années 2000-2020

Le jardin

Présentation

Nous proposons l’exercice du jardin destiné aux élèves de 3ème  permettant de réinvestir la notion de fonction, et notamment de travailler sur la compétence « modéliser » (valider ou invalider un modèle).

Les élèves vont être amenés à :

  • Tester des valeurs.
  • Réinvestir les connaissances sur les aires.
  • Émettre une conjecture.
  • Modéliser la situation à l’aide du logiciel Geogebra

Pré-requis

Aire des figures usuelles, utilisation d’un repère, utilisation du logiciel Géogébra.

Documents élèves

Un exemple de mise en œuvre

  • Modalités
    • Travail individuel ou en binôme
    • Une séance d’une heure
    • Une classe mobile (à privilégier) ou en salle multimédia

  • Déroulement

Question 1:
Les élèves répondent à la première question afin de s’approprier le problème. Ils font des essais avec différentes positions du point P et donc différentes valeurs pour la longueur AP.

Au tableau, on récolte les valeurs calculées par les élèves.

Question 2 :
Une mise en commun permet de relever les valeurs trouvées (très rapidement les élèves voient la nécessité de les organiser dans un tableau) et certains proposent de les représenter à l’aide d’un graphique.
Les élèves conjecturent l’aire minimale ainsi que la distance AP associée à l’aide du graphique et du tableau.

En bilan de cette activité, nous utilisons le logiciel Geogebra pour présenter aux élèves une démarche qu’ils pourront réutiliser dans d’autres situations (par exemple, pour l’exercice de la plage) grâce au document suivant qui est distribué. Les élèves reproduisent la manipulation proposée, qui n’est pas exigible pour un élève de collège.

La présentation des outils numériques est réalisée par le professeur afin de montrer leur intérêt :

« la réalisation du nuage de points est plus rapide avec Geogebra et le tracé de la courbe est plus précis qu’à la main ».

Les élèves s’accordent pour dire que la courbe qui passe par le plus de points possibles est la modélisation la plus pertinente et choisissent donc la modélisation 2 pour représenter l’aire du jardin en fonction de la distance AP. Puis en plaçant un « point sur objet » et en le déplaçant, les élèves conjecturent le minimum de l’aire du jardin et en déduisent la position du point P sur le segment [AB].


Cette démarche a permis aux élèves de valider leur conjecture, en ayant une approche scientifique du problème. En utilisant la modélisation de la situation grâce au logiciel Géogébra, ils ont pu répondre à la question sans utiliser une expression algébrique qui aurait mené à une impasse. (Minimum d’une fonction du second degré )

  • Trace écrite des élèves

Voici un exemple de trace écrite pour cette activité.

L’aire du jardin dépend de la position du point P.
On peut exprimer et représenter l’aire du jardin en fonction de la longueur AP ( Graphique, tableau, …).
Pour résoudre ce type de problème, Geogebra peut nous proposer des modélisations possibles à partir de quelques points dans le graphique.

Selon la situation, il faut choisir la modélisation la plus adaptée.